Entretien avec Domitille Kiger
Avec plus de 9000 sauts à son actif, Domitille vole dans les airs depuis l’âge de 15 ans.
Comment est-elle passée de jeune ado enchainant les petits boulots pour se payer ses sauts à championne du monde de freefly ? Quelles sont les leçons les plus importantes qu’elle a apprises de son expérience de parachutiste ? Comment utilise-t-elle la préparation mentale pour se préparer à ses sauts vertigineux et à ses records du monde ? Comment canalise-t-elle son énergie et sa concentration pour exécuter des sauts spectaculaires ?
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Qu’est ce qui fait qu’ à 12 ans, tu as eu envie de te jeter d’un avion ?
Quand j’étais petite je faisais de l’équitation et j’estimais que j’étais plutôt à l’aise sur l’élément terre. J’avais donc envie de tester quelque chose dans les airs et dans l’eau. J’ai pensé au parachutisme et à la plongée.
Ce qui m’a attiré au départ c’était l’immersion de mon corps dans l’élément.
On est allé se renseigner avec ma mère. Pour la plongée c’était possible d’en faire à 12 ans. Mais pour le parachutisme ils m’ont dit de revenir dans 3 ans.
Dès que j’ai eu 15 ans j’ai tanné mes parents pour qu’ils m’offrent un tandem et c’est là que j’ai fait mon premier saut.
Quel est ton moteur ?
Ce qui m’a toujours porté dans tous mes choix c’est la volonté de capturer le plus possible du monde qui m’entoure. Une espèce de conscience que mon temps sur Terre a une début et une fin. Dans ce temps là j’ai envie de connaître le plus possible l’expérience humaine. Dans les hauts dans les bas, dans la diversité culturelle, d’expériences de sensations, d’émotions.
Domitille Kiger
- Ancienne championne de France, d’Europe, du Monde de freefly
- Détentrice de plusieurs record du monde
- Conférencière
- Entrepreneure
La confiance en toi que tu gagnes dans ce genre d’activité est ultra bénéfique dans tous les aspects de ta vie.
Qu’est ce que le parachutisme t’a appris sur toi ?
Je pense que le premier truc que ça m’a appris c’est que ce dont tu te fais une montagne avant est en fait pas grand-chose une fois que tu l’as fait.
Il suffit de faire le premier pas puis le deuxième puis le troisième et ensuite ça va.
Quand tu commences le parachutisme au début, tu te prouves quelque chose à toi-même.
Après avec l’expérience, la peur de sauter en elle-même disparait.
Avoir franchi cette peur une première fois, t’être prouvé à toi-même qu’un truc qui te faisait peur, tu étais capable de le faire, c’est un enseignement hyper puissant.
Est-ce que tu as des techniques de préparation mentale préférées ?
Le visualisation c’est génial ! Surtout dans un sport où tu as un temps de pratique très court. En freefly, tu as 45s/50s avant d’ouvrir ton parachute, c’est très court. En plus ça coûte des sous !
Pour le cerveau il se passe la même chose que tu visualises ou que tu fasses ce qui est génial. Ca m’a donné envie de creuser sur la partie un peu plus scientifique et théorique sur le sujet. J’ai constaté dans ma pratique et dans mon enseignement à quel point ça fonctionnait.